Confidences... Le commerçant Mor Maty Sarr narre sa rencontre avec Dabakh en 1962

lundi 19 novembre 2018 • 1319 lectures • 1 commentaires

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Confidences... Le commerçant Mor Maty Sarr narre sa rencontre avec Dabakh en 1962

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(Igfm, Tivaouane)- Né en 1945 à Gouloum Béthio au Djoloff, Mor Maty Sarr est un commerçant dont le nom est devenu un label à Dakar et dans les autres régions du pays. Beaucoup de ses magasins et boutiques portent le nom de Dabakh. Il explique sa rencontre avec Mame Abdoul Aziz Sy en 1962 et de cette date à aujourd’hui il n’a raté que le Gamou de 1972. Igfm vous propose les confidences d’un passionné de Dabakh.

 

«Quand j’ai rencontré Dabakh, j'ai perdu l'appétit et le sommeil...»

 

Vous êtes connu comme quelqu’un qui adore Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, pouvez-vous nous raconter votre rencontre ?

En 1962, quand je suis arrivé à Tivaouane pour la première fois, j’ai demandé à tout-va aux gens que j’ai rencontrés de m’indiquer le chemin qui mène chez Dabakh. J’étais excité de retrouver le domicile du Khalife Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. Je l’ai retrouvé chez lui, il était assis le matin sur une natte en paille que l’on avait couvert avec un drap. Ce jour-là, j’étais comme subjugué par celui dont j’attendais parler depuis 10 ans par un vieux de chez moi au Djoloff Gorgui Mahawa Sy. Je le regardais et pour moi qui était en lévitation, je n’en croyais pas mes yeux. Ce matin-là, jusqu’au lendemain le matin, la seule chose que je faisais, c’est de faire des ablutions et revenir s’asseoir à ma place. Je n’avais pas besoin de manger, ni de dormir, je n’avais besoin d’une seule chose regarder Mame Abdoul Aziz Dabakh et goûter ses paroles. Ce jour-là, Mame Dabakh m’a émerveillé de par sa connaissance étendue, c’était une encyclopédie, il s’exprimait sur tous les sujets, j’ai quitté les lieux plus renforcé dans mes convictions religieuses. Pour vous dire comment il m’a marqué. Il faut dire que mon enfance a été déjà marquée par des histoires qu’on me racontait sur lui sans que je ne puisse même imaginer comment il a été en photo. Tant ses qualités qu’on me vantait, tant les actions pleines d’éclat qu’on me contait m’ont impressionné.

 

Comment avez-vous vécu son rappel à Dieu, cela a dû être dur pour vous ?

Cela a dû être dur, mais nous étions préparés à ça. Puisque comme le prophète Mouhamed est parti, ses compagnons partis, El Hadj Malick Sy parti, Cheikh Ahmadou Bamba, et tant d’autres on ne peut s’attendre qu’au rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Dabakh. Cela nous a fait mal, nous étions dans l’hébétude totale mais nos esprits sont revenus. Parce que le destin des hommes c’est de mourir. Donc il faut faire face à la mort dans la dignité. C’est vrai qu’un être vous manque et tout est dépeuplé c’est ce qui nous est arrivé avec Dabakh Malick. Il a fait 40 ans de Khalifat avec zéro faute. Il faisait l’unanimité chez tous les musulmans et même ceux qui ne sont pas musulmans l’adoraient. Mais on se console avec l’innombrable legs qu’il nous a laissé.

 

«De 1962 à 2018, je n’ai raté qu’un seul Gamou …»

 

Combien de Gamou avez-vous manqué dans votre existence ?

 

Le seul Gamou que j’ai raté de 1962 à 2018 c’est celui de 1972. J’étais parti au Liban cherché des marchandises. Et à cause de la guerre, le trafic de l’aéroport de Beyrouth a été interrompue à cause des coups de feu et des bombes. Nous avons été obligés de retourner dans notre hôtel. Ce qui a fait que le lendemain quand il y a eu accalmie, nous avons été obligés de rallier l’aéroport pour arriver finalement au Maroc. Et quand nous sommes arrivés, l’avion de la compagnie anglaise qui devrait nous poser en Gambie était déjà parti et c’est comme ça que nous l’avons raté. C’est ainsi que le seul Gamou que j’ai raté de ma vie c’est celui de 1972. Donc de 1962 à 2018, je n’ai raté qu’un seul Gamou et je prie le bon Dieu pour qu’i me donne longue vie et que je puisse venir à Tivaouane célébrer d’autres naissances du prophète de l’Islam.

«Ma première boutique à Sandaga porte le nom de Dabakh»

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Pouvez-vous nous parler de vous et comment vous êtes entré dans le commerce ?

Je suis né le 10 mai 1945 à Gouloum Béthio au Djoloff. A 7 ans j’ai quitté ce terroir pour découvrir d’autres coins du Sénégal. Je suis passé à Kaolack et pour venir à Dakar en l’espace de deux mois. Jusqu’à présent nous sommes partagés entre Kaolack et Dakar. Je rends grâce à Dieu, à force de persévérer dans mon métier, je suis devenu quelqu’un qui compte dans la gestion de boutiques et de magasins. Et je rends grâce à Dieu pour ça et prie le bon Dieu pour que ça dure. Ce n’était pas évident puisque j’ai commencé à vendre des portraits sous verre de 1962 à 1963. En 1963, j’ai commencé à faire du marchand ambulant. En 1967, j’ai commencé à partir à l’étranger chercher des marchandises et venir les revendre à Dakar. Je n’ai jamais voulu rester à l’étranger. Et cela fait 51 ans que je voyage à l’étranger pour faire du commerce. En 1981, j’ai pu trouver un magasin à Sandaga pour m’installer et je l’ai fait appeler du nom de mon marabout Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. Je suis resté avec ma famille et mes principaux collaborateurs et c’est comme ça que je suis devenu un label dans ce métier. Et je rends grâce à Dieu.

Harouna Fall, Mor Talla Gaye, Bathie Gning, Cheikh Sarr et Pape Lam (Envoyés spéciaux à Tivaouane)

 

 

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Daouda Mine

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