Contribution - L'éducation n'a pas besoin de "maîtres" chanteurs? Ça suffit !
vendredi 23 mars 2018 • 361 lectures • 1 commentaires
Actualité 6 ans Taille
Depuis quelques temps, on assiste à une résurgence des revendications tous azimuts et parfois peu réalistes voire farfelus pour ne pas dire un peu maître chanteur.
Sans vouloir heurter nos chers enseignants leur plateforme revendicative me parait à la fois irréaliste et incohérente.
Irréaliste car l'alignement de l'indemnité de logement à celle des autres corps qu’ils exigent, est non seulement le nœud gordien du système éducatif sénégalais en ce qu’il constitue une tare de l’architecture de recrutement et d’avancement du corps des enseignants et chaque génération de vacataires et autres contractuels en abusent au risque de sacrifier des générations entières d’écolier et autres lycéens. Quel manque de responsabilité !
La lecture dans les colonnes d’une presse écrite de la sortie de Mr Abdoulaye Ndoye, le Secrétaire général du CUSEMS faisant, je le cite « le bilan de l’année écoulée 2015-2016 qui a été marquée par une violation des libertés syndicales et du droit de grève, mais également par le refus du gouvernement d’honorer ses engagements à l’endroit du CUSEMS ». Ces propos qui font froid dans le dos, sont à des années lumières de ce que doit être un bilan d’un enseignant au terme d’une année scolaire ou universitaire.
En aucun moment dans le « bilan » de ce Monsieur, on retrouve des termes qui ont fait les lettres de noblesse du métier d’enseignant ; comme taux de réussite des élèves, le nombres d’heures passées à la maison à corriger les travaux des élèves, les fins de semaine à planifier les cours, à rendre les activités pédagogiques plus attrayantes, à côtoyer pendant une année complète des jeunes traversant parfois des périodes difficiles, ayant souvent des vies difficiles et j’en passe…… L’enseignant doit pouvoir accorder toute son attention et sa concentration à son travail. C’est dans ce sens qu’on dit qu’il est le plus beau métier du monde. Un des plus difficiles, mais demeure quand même le plus beau pour de nombreux aspects.
Le métier d’enseignant n’est-il pas synonyme de dialogue ? Les enseignants ne doivent-il pas mettre en avant le dialogue dans le cadre de leurs rapports avec les autorités comme ils le feraient face aux élèves en plein cours ? Ils doivent être paré aux négociations et faire des compromis. A cet égard, il est inadmissible que les discussions chopent sur un point aussi subjectif et grossier eu égard à son impact négatif sur le budget national.
En effet, « Satisfaire cette revendication coûterait aux finances publiques 60 milliards de francs Cfa » engendrerait un déficit budgétaire de 15,7% sur le budget actuel, a pesté Monsieur Pape Malick Ndour, fonctionnaire du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. C’est toute l’incohérence de la démarche entreprise par les maîtres chanteurs de la République.
Quand bien même le caractère outrancière de cette demande, le gouvernement a fait l’effort d'augmenter la somme à hauteur de 25 % soit 75 000 FCFA par enseignant en lieu et place des 60 000 FCFA actuels. Rappelons que cette dynamique de pragmatisme dans la recherche de solution aux problèmes avait commencé au lendemain de l’alternance et s’est poursuivie jusqu’à nos jour.
Il faut dire que Macky Sall, depuis qu’il est aux responsabilités, a choisi avec le soutien de l’ensemble des acteurs sociaux de privilégier le budget d’investissement sur le budget de fonctionnement et fait beaucoup d’efforts pour réduire le déficit budgétaire qui a baissé en moyenne entre 2012 et 2014 jusqu’à 2,1%.
Rien que dans le domaine d’éducation, 132,647 milliards de francs CFA ont été mobilisés par l’Etat pour financer le secteur entre 2012 et 2016. En clair, 20 milliards de FCFA seront payés à partir de janvier 2016.
Les milliards obtenus par le chef de l’Etat grâce au plan Sénégal émergent (PSE) servent aussi à construire des pistes rurales, des forages et d’autres infrastructures pour améliorer les conditions des vies des Sénégalais. Pour dire qu’il n’y a pas que les enseignants à satisfaire.
Le temps des urgences a cédé la place au temps des opportunités et au temps de l’action. Les jalons pour arriver à un Sénégal émergent à l’horizon 2035 sont posés. Aux grévistes, il est temps d’arrêter ce chantage et aller en classe.
Mr Touradou SOW
Président du Mouvement And Défar Parcelles Membre de la CCR (APR) Email : [email protected]
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Publié par
Daouda Mine
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