Aux frontières de l’Italie, l’inquiétude grimpe. Plusieurs recommandations ont été émises par le gouvernement français pour les personnes qui reviennent de pays touchés par le virus. Parmi elles, la prise de température deux fois par jour, le port d’un masque chirurgical et le confinement chez soi. Dans les Alpes-Maritimes, département français frontalier avec l’Italie, les mesures sanitaires et les effectifs ont été renforcés.
Aucune frontière avec l’Italie n’a été fermée. « À l'heure actuelle, notre recommandation aux États membres n'inclut pas la réintroduction de contrôles aux frontières internes », a déclaré Adalbert Jahnz, un porte-parole de la Commission européenne.
Vers une contamination européenne ?
Une réunion entre les différents ministres de la Santé européens doit se tenir mardi 24 février, selon la Protection civile italienne qui espère « des lignes d'action communes ». Preuve de l'inquiétude européenne, un bus en provenance de Milan a été bloqué à Lyon lundi et un train a été également bloqué aux portes de l'Europe à cause de suspicion de coronavirus. Finalement, les tests se sont révélés négatifs dans les deux cas.
« Le risque d'apparition de foyers de contamination similaires à ceux apparus en l'Italie dans d'autres pays de l'UE, de l'Espace économique européen et au Royaume-Uni est actuellement considéré comme modéré à élevé », explique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Une mission de l'ECDC et de l'OMS se rendra en Italie mardi 25 février, selon la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides.
Seulement quelques jours après le premier cas de coronavirus sur le territoire iranien, selon le ministère iranien de la Santé, douze personnes sont mortes et 64 cas de contamination ont été détectés en Iran. Face à la rapidité de la maladie et le fait que l’Iran est devenu le deuxième pays où on dénombre le plus de morts dus à l’épidémie, l’OMS a décidé de se rendre sur place dès le mardi 25 février.
Cependant, le bilan donné par Téhéran est contesté. Un député ultraconservateur de Qom, la ville dans laquelle les premiers cas ont été annoncés, cité par l'agence de presse iranienne Ilna, proche des réformateurs, le bilan serait de « 50 morts ». Une information « catégoriquement » niée par Téhéran. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement s’est engagé à « être transparent sur la publication des chiffres ».
Mais les chiffres publiés par les autorités interrogent aussi Hassan Nayeb-Hachem, médecin et défenseur des droits humains basé à Vienne, qui suit de près l'évolution de la situation en Iran. « Même sur la base de cette affirmation et en tenant compte du taux de mortalité de 3% constaté pour Covid-19, il doit y avoir en Iran au moins plusieurs centaines de personnes atteintes », estime-t-il.
La contamination grandissante en Iran inquiète les pays voisins. Abritant de nombreux lieux saints chiites, le pays accueille énormément de citoyens de confession chiites venant d’autres pays. Ce lundi 24 février, trois cas ont été détectés au Koweït, un au Bahreïn, en Afghanistan et en Irak ainsi que deux à Oman. Tous venaient d’Iran, selon les différentes autorités des pays concernés.
Inquiets par la contagion en Iran, plusieurs pays ont pris des mesures. Au Koweït, les célébrations de la fête nationale ont été annulées. Bagdad a interdit tous voyages depuis ou vers l’Iran. De son côté, le Qatar a mis en place une quarantaine pour toutes les personnes venant de pays touchés comme la Corée du Sud ou l’Iran. La Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Arménie ont également, totalement ou partiellement, fermé leurs frontières ou réduit les échanges avec l’Iran.
Auteur : Rfi
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