Les révélations de l’agent du Parc zoologique de Hann, mordu par le lion

vendredi 28 février 2020 • 1040 lectures • 1 commentaires

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Les révélations de l’agent du Parc zoologique de Hann, mordu par le lion

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iGFM - (Dakar) -Durant le week-end du 22 au 23 février, l’agent du parc de Hann Abdoulaye Wade est mordu à la main droite par un lion pourtant en cage. La scène qui a affolé la toile le montre donnant des coups de poings à l’animal pour se libérer. Étant sous la menace d’un licenciement, l’agent brise le silence et dénonce les conditions difficiles des travailleurs.

Après avoir défrayé la chronique à travers une vidéo le montrant dans une mauvaise posture, la main droite accroché dans la gueule d’un lion en cage, Abdoulaye Wade, agent éco-guide au parc de Hann, n’a pas l’air ébranlé par la menace de licenciement brandi par sa hiérarchie qui plane sur sa tête. Sans détour, il est revenu sur cet épisode malheureux, non sans dénoncer des conditions de travail difficile des agents et les moyens de survie peu orthodoxes qu’ils utilisent pour arrondir les fins de mois difficiles. «J’ai l’habitude de jouer avec les lions. Mais cette fois (le jour de l’incident malheureux) la chance n’était pas avec moi. Dieu l’a voulu ainsi. Le lion a pris ma main droite au dépourvu, je me suis battu jusqu’à ce que le félin me relâche la main. Cependant, il m’a blessé grièvement», reconnaît l’éco-guide. Remonté contre son administration, il s’est érigé l’avocat de ses collègues qui, selon lui, ne bénéficient d’aucune prise en charge médical. «Les travailleurs qui sont victimes d’accidents de travail sont obligés de se soigner par eux-mêmes et c’est mon cas. L’incident a eu lieu dimanche dernier et au moment où je vous parle, je suis contraint de débourser de ma poche pour prendre en charge mes frais médicaux. Parfois ce sont de bonnes volontés qui m’assistent», déplore-t-il.

Enfonçant le clou, Abdoulaye Wade s’est aussi épanché sur les conditions de travail éprouvante que ses collègues et lui sont soumis, ainsi que le nombre restreint du personnel. «Il n’y a qu’un agent assermenté en service. Le reste du personnel est composé de gardes, d’un personnel civil communément appelé les animaliers et des guides comme moi. Nous étions au nombre de sept, il n’en reste que moi. Tous les autres ont démissionné à cause des conditions difficiles que nous rencontrons», s’époumone A. Abdoulaye.

Ne décolérant pas, il ajoute : «Les conditions de travail ne sont pas bonnes du tout. Je ne peux pas comprendre qu’une personne qui a décroché sa Licence à l’Université, puisse percevoir un salaire de 60 mille FCfa ici. Cela, alors qu’il y a 4 ans de cela, on percevait 80 mille FCfa le mois.» Pour arrondir les fins de mois difficiles, révèle-t-il, «la plus part des travailleurs du Parc Zoologie de Hann sont amenés à vendre des crinières des lions très prisées par la population. Ce business, je l’ai trouvé ici. Les anciens l’ont fait, je le fais aussi. Interdit ou pas, je vois les gens le faire», confie l’éco-guide. Loquace, Abdoulaye Wade va évoquer la question de la sécurité dans les zoos. A l’en croire, «les autorités devraient renforcer davantage la sécurité et revoir l’agencement des enclos, car les animaux sont pour la plupart retenus dans des conditions trop éloignées de leur milieu naturel d’origine».

M.G. BADJI

«C’est une faute lourde, il risque la radiation»

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«Le gars nous a surpris. C’est un employé du parc et son rôle est de guider les visiteurs. Mais quand quelqu’un veut se suicider, on ne peut pas l’aider. On prendra les mesures nécessaires. De toute façon, il risque la radiation. C’est une faute lourde. On ne va pas laisser passer. Ils sont deux agents (celui qui a été mordu et un autre) à avoir éduqué le lion. Ils lui donnaient du lait depuis son enfance jusqu’à sa mise en cage. Le lion connaît donc très bien sa victime. Mais un lion reste un lion. C’est un animal sauvage. Il peut attaquer au moment où on s’y attend le moins. Il y a donc des limites à ne pas franchir. Il faut qu’on tape dur. On veut lancer un message fort aux visiteurs, au personnel, bref, à tout le monde. On ne peut pas comprendre qu’un employé du parc qui connaît les dangers fasse cette erreur. Ce qui s’est passé est donc une leçon, non pas uniquement pour l’agent, mais pour tout le personnel du parc», déclare le Colonel Baïdy Bâ, directeur des Eaux et forêts.

M.G. BADJI

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Daouda Mine

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