Macky se saigne à coût de milliards pour ses engagements

mardi 12 juin 2018 • 327 lectures • 1 commentaires

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Macky se saigne à coût de milliards pour ses engagements

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iGFM - (Dakar) C’est avec beaucoup de bruits que le Gouvernement avait communiqué sur la levée des mots d’ordre de grève des enseignants et des étudiants. Ces derniers avaient décidé de renoncer à la lutte à la suite de promesses fermes alors faites par le chef de l’Etat. Macky Sall vient de matérialiser sa volonté de respecter ses engagements. Le projet de Loi de finances rectificatives 2018 adopté par le Conseil des ministres, d’hier, a pris en compte les doléances des enseignants et étudiants. Le chef de l’Etat en a profité pour renforcer la sécurité et endosser la subvention de la Senelec…

Le projet de la première Loi de finances rectificative (Lfr) de l ‘année budgétaire 2018 est passé, hier, en Conseil des ministres pour être adopté. Le texte qui sera soumis à l’Assemblée nationale pour examen est arrêté à 3 774,7 milliards FCfa, contre 3 709,1 milliards FCfa prévus par la Loi de finances initiale (Lfi) 2018, soit une hausse de 65,6 milliards FCfa en valeur absolue et de 1,77% en valeur relative. Cette augmentation du budget général, lit-on dans le document, «malgré une conjoncture internationale difficile, s'explique en bonne partie par la capacité de résilience de l'économie sénégalaise aux chocs extérieurs. Ce qui nous donne la latitude de grever notre déficit budgétaire d'au moins 0,6 point de Produit intérieur brut (Pib) sans dégrader les ratios d'endettement du pays.»

La réaffectation des ressources financières existantes et additionnelles suivent la logique des engagements à caractère social pris par le chef de l’Etat en direction des travailleurs des secteurs de l’éducation et de santé ainsi que des étudiants en vue de préserver la paix sociale sans laquelle aucun développement n’est possible. Ces points ont été présentés, hier, par le ministre de l’Economie, des finances et du plan. Après adoption du projet de loi par les députés, l’Etat pourra prendre en charge, d’une part, la régularisation immédiate des arriérés d'indemnités pour les heures supplémentaires, qui s'élevaient à 675 millions FCfa et concernaient le secteur de la santé. D’autre part, les salaires des contractuels du secteur de la santé seront sécurisés grâce au milliard 500 millions prévus dans le budget. Aussi, la Lfr intègre l'augmentation du taux des indemnités dites «heures de nuit», en faveur de la santé pour 1,2 milliard FCfa, mais aussi pour des raisons d'équité, des secteurs de la justice et de la sécurité pour 3,3 milliards FCfa.

Par ailleurs, une allocation supplémentaire de 20 à 25 milliards FCfa par an, pendant trois ans, est inscrite sur la Lfr afin de régler définitivement la question des rappels dus aux enseignants. Toujours pour satisfaire les enseignants, la récente promesse qui leur était faite d’augmenter, à partir de fin octobre 2018, leur indemnité de logement de 60 000 à 75 000 FCfa par mois, sera tenue. Il en est de même pour la prise en charge de l'incidence financière de la réforme du régime de retraite des enseignants du Supérieur, dans le but de leur octroyer des pensions beaucoup plus favorables.

Le chef de l’Etat n’a pas non plus perdu du temps pour mettre en pratique les engagements pris devant les étudiants d’augmenter les bourses et de réduire le prix des tickets de restauration. La dette réclamée par les universités privées à l’Etat va connaître un début d’épurement avec le renforcement des crédits pour 4 milliards FCfa. Outre l’enseignement, le système judiciaire est bien pris en compte dans la réaffectation des ressources avec un crédit de 310 millions FCfa inscrit pour faire face à l'impact du recrutement de quinze magistrats de la Cour des Comptes dans le cadre de son plan stratégique 2016-2019.

L’Etat a aussi pris conscience de la nécessité de poursuivre l'équipement des forces de défense et de sécurité pour continuer à veiller à la quiétude des Sénégalais. Une situation dictée par le contexte sécuritaire national et international. Dans ce domaine, il est prévu dans la Loi de finances rectificative 2018, l'alimentation et le paquetage des nouvelles recrues pour 8,4 milliards FCfa. Un montant pour l’engagement de 1 000 auxiliaires de police et de 1 370 élèves-gendarmes. Les équipements suivront avec des acquisitions en moyens modernisés (avions et équipements de transport terrestre, infrastructures pour la Gendarmerie nationale, équipement des forces de police, équipements spéciaux destinés à la lutte contre le terrorisme…) Ces équipements devraient coûter 17,87 milliards FCfa.

 

Baisse des recettes fiscales et réduction du déficit budgétaire

Dans l’élaboration de la Loi de finances rectificatives 2018, pour faire face aux enjeux du moment, le Gouvernement a pris l’option de décaler la cible du déficit budgétaire, en accord avec les Partenaires techniques et financiers. Dans sa présentation en Conseil des ministres, le ministre des Finances Amadou Bâ a révélé que «le déficit budgétaire va passer de 367 milliards FCfa, comme prévu dans la Loi de finances initiale de 2018, à 475,7 milliards FCfa. Soit une hausse de 108,7 milliards FCfa en valeur absolue. En valeur relative, le déficit augmente de 0,6 point, car il se situera à 3,5% du Pib projeté en 2018, contre 2,9% en 2017».

Au moment où le budget général a augmenté, malgré une conjoncture internationale difficile, les recettes fiscales vont connaître une baisse de l’ordre de 65,2 milliards FCfa pour s'établir à 2 145,8 milliards FCfa, contrairement aux recettes non fiscales qui connaîtront une hausse de 32,1 milliards FCfa par rapport aux prévisions de la Lfi. Dans le texte, l’on précise que «globalement, les ressources internes vont baisser de 43,1 milliards FCfa, passant de 2 439,8 milliards à 2 396,7 milliards FCfa, soit une baisse de 1,8% en valeur relative». Mais, l’Argentier de l’Etat, Amadou Bâ, a tenu à rassurer le Conseil des ministres : «Grâce à la confiance renouvelée de nos partenaires au développement à travers la mise en œuvre rapide des grands projets d'envergure, mais également et surtout à la qualité de la signature du Sénégal, qui ont conduit récemment au succès de l'opération Eurobond 2018 et à une bonne capacité de mobilisation des ressources, les ressources externes du budget général de la Lfr 2018, programmées à 1 266,7 milliards FCfa, devraient enregistrer une hausse de 9,4% par rapport à la Lfi.»

La Lfr a aussi été l’occasion pour le gouvernement de prendre en compte l’augmentation de certains postes du Budget de l'Etat, notamment 11,6% sur les autres dépenses courantes, dont 66,7 milliards FCfa pour prendre en charge la subvention Senelec, le remboursement des pertes commerciales des distributeurs de produits pétroliers et le financement du nouveau régime de retraite des enseignants du Supérieur.

Ndiaga Ndiaye
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Daouda Mine

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