Entretien : Ce que ce haut cadre de l'administration Trump pense du Sénégal

vendredi 9 novembre 2018 • 378 lectures • 1 commentaires

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Entretien : Ce que ce haut cadre de l'administration Trump pense du Sénégal

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iGFM – (Dakar) La Sous-secrétaire d’État adjointe, Afrique de l’Ouest pour la sécurité, Mme Whitney Y. Baird, en visite au Sénégal dans le cadre du Forum Paix et Sécurité, tenu à Dakar du 5 au 6 Novembre 2018, est l’invitée d’IGFM. Dans cet entretien exclusif elle revient sur le Forum de Dakar, les relations de coopération entre le Sénégal et les Usa en matière de lutte contre le terrorisme, l’apport des Usa au G5-Sahel et le regard que son pays porte sur la situation politique nationale à quatre mois de l’élection présidentielle, prévue le 24 Février 2019. 

Vous avez participé au Forum Paix et Sécurité tenu à Dakar du 5 au 6 Novembre. Qu'avez-vous retenu de cette rencontre ?

 Ce que j’ai vu là-bas, c’est qu’il y avait des représentants de beaucoup de pays qui sont venus parler de la situation de la sécurité en Afrique et les besoins de partenariats, d’investissements et la sécurité. Pour nous, l’importance c’est le partenariat avec le Sénégal et les autres partenaires de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique de façon générale.

Sans la paix et la sécurité, la gouvernance démocratique est très difficile. C’est absolument nécessaire de travailler ensemble afin de lutter contre les menaces terroristes. Ce forum s’est très passé.

 Quel est l’apport des Usa en l’Afrique de façon générale et au Sénégal plus particulièrement à la lutte contre le terrorisme ?

Nous travaillons beaucoup avec nos partenaires au Sénégal. Par exemple, le département de la Défense des Usa travaille avec le ministre des Forces Armées du Sénégal à travers un programme annuel d’un montant d’environ 11 milliards F CFA.

Ce partenariat porte sur l’amélioration des capacités sénégalaises de lutte contre le terrorisme et des réponses aux situations d’urgence. Il y a aussi le renforcement de la sécurité maritime et l’appui aux forces sénégalaises aux opération de maintien de la paix. Nous avons un accord bilatéral de défense signé en 2016 qui accorde l’accès à certaines installations militaires américaines, et la mise en place des cadres juridiques qui nous permettent de réagir rapidement aux menaces régionales. Il y a deux mois, nous avons ouvert un centre de formation régional de lutte contre le terrorisme à Thiès financé à hauteur d’environ 1 milliard de FCFA.

Nous sommes heureux d’appuyer cette initiative. Ce centre comprendra trois salles de classes et un entrepôt pour accueillir l’équipement lié à la formation.

Nos agences tel que le service de la sécurité diplomatique du département d’Etat, le département de la sécurité intérieure, le département de la Justice travaille avec le Sénégal pour résoudre les crimes, renforcer la sécurité et lutter contre le terrorisme. Il y a beaucoup de partenariats, c’est vraiment une collaboration intensive.

 Pourquoi le choix de Thiès pour abriter ce centre de formation sous-régional de lutte contre le terrorisme ?

( Marie Blanchard, Attachée de Presse de l’ambassade intervient) C’est déjà une base militaire au Sénégal, ils avaient de la place, ils font déjà beaucoup de formation là-bas. C’était un endroit naturel pour construire un bâtiment. Parce qu’il faut beaucoup d’entrainements pour les troupes à Thiès.

Dans ce programme, ceux qui enseignent partent dans toutes les zones frontalières du Sénégal pour travailler directement avec les sénégalais. Il y avait des besoins de partenariats entre le Sénégal et d’autres pays.

« En dépit de progrès réalisés en Afrique de l'Ouest et au Sahel, notamment en matière de transitions démocratique et politique pacifiques, la situation sécuritaire dans la région demeure une source de grave préoccupation », avait déclaré au mois de janvier dernier devant le Conseil de sécurité de l’Onu, le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas. Est-ce que vous partagez cet avis ?

Pour nous, la réalité, c’est qu’il y a des menaces dans plusieurs pays.  Au Niger, au Mali, au Burkina, il y a une lutte contre le terrorisme et l’instabilité. C’est vraiment nécessaire que tous les partenaires régionaux et les pays eux-mêmes travaillent ensemble pour éviter la contagion de ce genre d’instabilité et de terrorisme autre part dans la région.

Nous avons consacré jusque-là 111 millions de dollars de l’assistance aux pays membres de G-5 Sahel sur une base bilatérale et chaque don répond aux besoins identifiés par chaque pays.

Au début, la situation en Afrique de l’Ouest était très compliquée. Il y avait des pays dans lesquels, les Occidentaux, notamment les Usa, conseillaient à leurs ressortissants de faire très attention. Aujourd’hui est-ce que le Sénégal est toujours dans une zone à risque de menaces terroristes ?

Le Sénégal est un partenaire important pour les Usa. En réalité nous dépendons beaucoup du Sénégal qui est un pays pourvoyeur de forces de maintien de la paix. Nous comptons beaucoup sur le Sénégal comme partenaire commercial. Le Sénégal est un pays très stable, qui a une histoire de gouvernance. J’étais ici pendant l’élection de 2000 avec l’alternance de Me Abdoulaye Wade. C’était impressionnant.

 Comment les Usa suivent de près la situation politique au Sénégal à quelques mois de l’élection présidentielle ?

On attend les élections présidentielles. On compte sur un processus correct comme d’habitude avec tous les sénégalais qui peuvent exprimer leur droit de vote.

 A la veille de l’élection présidentielle de 2012, l’ancienne ambassadrice des Usa au Sénégal, Mme Marcia Bernicat, avait eu des échanges houleux avec l’ancien président Wade sur la situation politique au Sénégal qui était assez tendue. Est-ce que la tonalité a changé ?

Je ne peux pas faire de commentaires. En 2012, je travaillais sur les questions commerciales à Washington, je n’avais pas bien suivi le processus ici.

Les Démocrates ont remporté l’élection de la Chambre des représentants. Qu’est-ce qui va changer dans vos rapports avec l’Afrique en général et le Sénégal en particulier ?

Il y aura des discussions. Il y aura des changements de leaders dans cette chambre. Pour nous, on attend la direction de l’Exécutif. Les choses ne vont pas beaucoup changer.

Les choses ne vont pas changer, est-ce que cela veut dire que l’Afrique, le Sénégal, ne doit pas s’attendre à beaucoup de choses en termes de coopération ?

 Non, cela ne dépend pas des Démocrates ou des Républicains. Nous avons une tradition de partenariats avec l’Afrique, avec le Sénégal, que ça soit les Démocrates ou les Républicains. Le Sénégal est un partenaire privilégié des Usa depuis longtemps. Nous avons une histoire, nous travaillons étroitement ensemble.

Au Sénégal, beaucoup pensent qu’avec les Démocrates, les choses sont plus souples et qu’avec les Républicains, c’est difficile ?

 En réalité, les choses ne se passent pas comme ça. C’est sous le magistère du président Bush qu’il y a eu le programme de lutte contre le Sida. Pourtant c’était une administration Républicaine.

Le changement d’administration ne change pas nos objectifs de partenariats avec les pays amis africains, y compris le Sénégal. Nous comptons sur la stabilité, le processus démocratique, un peuple très actif et des liens commerciaux très forts.

Vous revenez au Sénégal 18 ans après. Alors est-ce que vous avez noté en termes de changements ?

Ohhhh (Ndlr : elle ouvre grand les yeux et  fait signe de la main que c’est énorme…) Le changement est énorme. Diamniadio, l’aéroport. J’habitais à Fann Résidence, il n’y avait rien entre Fann et la mer. Maintenant il y des restaurants, des hôtels, des lieux d’amusement…Les choses bougent au Sénégal.

 

Harouna FALL

 

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Daouda Mine

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