Démission de Ghassan Salamé, l'envoyé spécial de l'ONU en Libye
mardi 3 mars 2020 • 683 lectures • 1 commentaires
Actualité 4 ans Taille
« Je dois reconnaître que ma santé ne me permet plus de subir autant de stress, j'ai donc demandé au secrétaire général (de l'ONU) de me libérer de mes fonctions », a écrit le diplomate franco-libanais.
Cette démission intervient après la conférence de presse qu'il avait donnée, samedi 29 février, à Genève, après l'échec du dialogue politique.
Dans cette conférence de presse, Ghassan Salamé est apparu plus que jamais en colère contre les Libyens qui, a-t-il dit, ne respectent pas leurs engagements de Berlin. Il a accusé les deux parties en conflit de répandre des mensonges concernant les pourparlers de Genève portant sur le choix des représentants censés prendre part à ce dialogue.
« Durant presque trois ans, j'ai tenté de rassembler les Libyens, de restreindre les interventions étrangères et de sauvegarder l'unité du pays », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Relations compliquées
Le tweet du désormais ex-envoyé spécial de l'ONU en Libye a pris l'ONU un peu de court à New York. Ghassan Salamé a en effet informé le secrétaire général de sa démission par e-mail, et Antonio Guterres a pris connaissance de la nouvelle quasiment en même temps que les « followers » de son envoyé spécial. Un petit détail qui veut dire beaucoup sur les circonstances du départ de Salamé, pointe notre correspodnante à New York, Carrie Nooten.
Missionné en 2017, le diplomate libanais a été très déçu de trois années d’efforts sans effets d’abord, avec l’annulation de la conférence annoncée en avril 2019, puis de l’après conférence de Berlin dès janvier dernier. Et en particulier du « cynisme » de la Russie notamment, membre du Conseil de sécurité qui, malgré avoir signé pour un cessez-le-feu, continue à livrer des armes au maréchal Haftar.
Même si l’ONU réaffirmait régulièrement sa pleine confiance en son envoyé spécial, le degré d’implication de l’Union africaine a pu aussi être une source de discorde croissante entre Antonio Guterres qui lui aurait demandé de se rapprocher de l’UA, alors qu’il restait méfiant.
Si on ne sait pas encore la date précise de la fin de ses fonctions, Ghassan Salamé devrait tout de même briefer le Conseil de sécurité sur la situation en Libye la semaine prochaine. Ghassan Salamé était le sixième envoyé spécial. Son départ risque de compliquer davantage le dossier libyen.
Ces deux derniers jours, Ghassan Salamé a essuyé de violentes critiques de plusieurs responsables libyens, chacun l'accusant de se ranger aux côtés des adversaires.
Auteur : Rfi
Publié par
Daouda Mine
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