Dr El Hadji Mamadou Ndiaye : La voix de la couronne

mardi 15 septembre 2020 • 2416 lectures • 4 commentaires

Société 3 ans Taille

Dr El Hadji Mamadou Ndiaye : La voix de la couronne

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IGFM - A la tête de la Direction générale de la Prévention, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye fait partie de ces fils du pays qui ont marqué la Médecine sénégalaise. La voix du virus à la couronne, successeur de Dr Alyose Waly Diouf au bulletin télévisé sur la situation quotidienne de la maladie au Sénégal, est un homme-courage qui a su traduire ses rêves en réalité.

On s’attendait à rencontrer un homme hautain, inaccessible, snob. On déchante. Docteur Mamadou Ndiaye est loin des clichés qui dépeignent les médecins comme des monstres froids, insensibles et sans cœur. L’agent du ministère de la Santé et de l’action sociale qui a remplacé le Dr Aloyse Waly Diouf dans la lecture quotidienne du bulletin sur la situation du Coronavirus au Sénégal, est un homme du peuple, à la simplicité confondante et à la joie de vivre débordante. Décontracté dans sa veste rouge bordeaux sur un pantalon kaki, l’homme aux allures d’athlète croque la vie à pleines dents. Mamadou Ndiaye est un épicurien dans l’âme. Il dit : «J’aime la belle vie, les beaux costumes et belles cravates. Tout ce que je ne supporte pas, c’est qu’on me fasse attendre. Quand on me fixe un rendez-vous, je veux que l’heure soit respectée. Je n’aime pas non plus faire attendre les gens.» Mamadou Ndiaye aime la ponctualité et la rigueur dans tout ce qu’il entreprend.

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«Mon père nous a appris la rigueur et le respect dans le travail»

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 Cette rigueur est le fruit de l’éducation qu’il a reçue de ses parents. Né le 15 février 1961 à Ndomboss, un village situé dans le département de Podor, il a eu le privilège d’avoir un père qui tenait beaucoup à la scolarisation de ses enfants, malgré son statut d’analphabète. Inscrit à l’école dès le bas âge, Mamadou est confié à son grand frère, son instituteur du CI au CM2, à l’école élémentaire de Ndomboss où il obtiendra son Entrée en sixième en 1973. «Mon père était analphabète. Polygame à deux épouses, il était un cultivateur-commerçant, mais il donnait beaucoup d’importance aux études. Il était trop dur. Il nous a éduqués de manière assez sévère. Après l’école, on allait toujours au champ. Il nous a appris à étudier et à respecter le travail», souffle Dr Ndiaye. Sa mère était une femme au foyer. Elle aussi veillait à la bonne éducation de ses enfants. «J’étais trop proche de ma maman. Je suis son septième enfant», dévoile-t-il. Une proximité qu’il cultive aujourd’hui avec sa famille. Son épouse Diodio Top en témoigne : «Dr Mamadou Ndiaye est un père qui aime trop sa famille. Son amour pour sa famille me dépasse vraiment. On s’est marié depuis 2014, après le décès de sa première épouse. Il respecte tout le monde et garde de bonnes relations avec ses frères et sœurs. C’est un être très sociable. Il laisse des traces partout où il passe. C’est une personne qui a des qualités qui sont très rares de nos jours. Dr Ndiaye n’est pas méfiant. Il est ouvert à tout le monde. Ses proches sont fiers de lui.» 


Après son cycle élémentaire, Mamadou dépose son cartable au Lycée Charles Degaulle où il fera deux ans avant d’aller au Lycée Blaise Diagne pour décrocher son Baccalauréat série D. Ensuite, cap à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) à la Faculté de Médecine. Il y fait ses études en Médecine jusqu’en 1991 et sort avec un diplôme de Docteur d’Etat en Médecine. Dr Omar Sarr, collègue et ami : «On a été ensemble à la Faculté de Médecine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Nous avons eu le Doctorat la même année et avons cheminé ensemble dans la Santé. Dr Ndiaye a le souci de bien faire les choses afin d’atteindre les objectifs auxquels il a été admis. Il a de bonnes relations humaines avec ses agents et collègues. Dr Mamadou Ndiaye est quelqu’un qui privilégie les relations humaines. J’ai eu à partager la même chambre avec lui lors de notre pèlerinage à La Mecque. Mais il nous faisait beaucoup rire. On ne dormait pas la nuit à cause de Dr Ndiaye qui nous racontait des anecdotes très comiques. C’est quelqu’un qui fait rire tout le monde autour de lui. Il est très loyal envers ses chefs. Il a gravi tous les échelons et a respecté la hiérarchie.»


Jeune médecin, Dr Mamadou Ndiaye est affecté au District de Bambey comme médecin-adjoint en 1992. Deux ans et demi plus tard, il rejoint le district sanitaire de Koungheul en 1994 comme médecin-chef. Où il a passé deux ans et demi, avant d’atterrir au district de Diourbel où il a servi pendant sept ans. Il quitte la capitale du Baol en 1997 pour aller au district de Podor comme médecin-chef et en même temps médecin-chef du service régional des grandes endémies de la région de Saint-Louis. Après Podor, il dépose ses baluchons au district de Pikine (Dakar) comme médecin-chef. Quelques mois après, il est conduit au ministère de la Santé pour être coordonnateur du Programme élargi de vaccination et chef Division immunisation pendant sept ans (2005-2012). Puis en 2012, il est promu Directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’action sociale et parallèlement, le point focal GAVI pour le renforcement du système de santé. Un poste qu’il dirige jusqu’à présent.


Premier Directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’action sociale, Dr Ndiaye est médaillé de l’Ordre national du Lion. Il a également été consultant international pour l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Niger et au Burkina Fasso, de 2000 à 2002, dans le cadre du renforcement de la vaccination pour l’éradication de la poliomyélite et l’élimination de la rougeole. Il est aussi membre fondateur d’Afrivac, une fondation d’utilité publique de droit sénégalais.


«J’ai toujours rêvé être un médecin»


La médecine a toujours été un rêve de gamin pour El Hadji Mamadou Ndiaye. «Dès le bas âge, mon ambition était d’être médecin. A l’école primaire, quand on me demandait ce que je voulais être, je répondais toujours que je voudrais être médecin», sourit-il. Pour y arriver, il s’est donné corps et âme à sa formation. La détermination en bandoulière, Dr Ndiaye fait des études et du travail aux champs ses priorités. Pendant les vacances, alors que ses camarades jouaient à la baballe, lui suait sur les champs agricoles. Ses parents ont très tôt cultivé en lui le travail et le courage. Dr Ndiaye n’avait que la nuit pour retrouver ses amis. Mais le Bac en poche, il met un terme à ses relations d’ado. «Quand j’ai eu le Bac, j’ai cessé toutes les fréquentations inutiles. Parce qu’à l’Université, je n’avais plus ce temps à cause des cours en Médecine qui sont trop prenants. Depuis que j’ai eu le Baccalauréat, ma vie avait pratiquement changé. Je me concentrais à fond dans mes études», raconte Dr Ndiaye. Il savoure les résultats aujourd’hui. Malgré son petit défaut que lui connaît son ami, Dr Oumar Sarr : «Il est un peu instructif dans le cadre professionnel. Parce qu’il est toujours convaincu de sa position et il tient à s’y accrocher. C’est un défaut parce que, quand on travaille en équipe, on doit parfois diluer sa position. De par ses convictions, c’est quelqu’un qui est très strict dans ses discussions. Il veut toujours imposer sa position. A part cela, c’est un des rares médecins qui ont gravi tous les échelons de la Santé.»


«Fan de Youssou Ndour et Baba Maal»


Mélomane, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye aime passer son temps libre à écouter de la musique sénégalaise. L’homme consomme la musique locale. «J’aime écouter de la musique. J’écoute les chansons de Youssou Ndour, Baba Maal, Aby Ndour, El Hadj Ndiaye et les chansons traditionnelles. J’aime beaucoup la guitare et le «xalam». Mes artistes préférés sont Youssou Ndour et Baba Maal. J’aime écouter ces deux icônes de la musique sénégalaise», sourit-il. Il est aussi un adepte de la chasse. A part ça, le papa-poule de 5 enfants préfère passer du temps en famille autour d’un bol de «cebou yapp (riz à la viande)». Même si son agenda overbooké ne le lui permet pas trop. Et pour garder la forme, des heures de marche lui permettent de se maintenir. Pour un agent de la santé, El Hadji Mamadou Ndiaye ne pratique aucun sport et ne s’intéresse presque pas au football. «Je suis très peu les matchs de football à la télévision, sauf quand il s’agit de l’Equipe nationale du Sénégal. Je ne suis pas très accro au foot», signale-t-il. Ouf, au moins quelqu’un qui n’est pas fou de foot !


ABLAYE GADIAGA SARR

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Publié par

Daouda Mine

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