L'ex-président pakistanais Musharraf condamné à mort par contumace
mardi 17 décembre 2019 • 495 lectures • 1 commentaires
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La condamnation de l'ancien président a trait « à la décision qu’il a prise le 3 novembre 2007 » a déclaré à son avocat, Akhtar Shah. Le général Pervez Musharraf, alors président du Pakistan, abroge la Constitution et instaure l’État d’urgence. C’est cette action qui lui vaut ce mardi 17 décembre ce verdict prononcé par un tribunal spécial.
C’est la première fois dans l’histoire du Pakistan qu’un militaire est jugé pour cette raison, explique notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali. Ce qui lui est reproché est d’avoir abrogé la Constitution pour se maintenir au pouvoir. De son côté, son avocat soutient qu’il n’a rien fait de mal.
Un jugement au caractère extraordinaire
Certains analystes mettent en cause la validité de ce jugement, à l’issue d’un procès qui a duré six ans et au cours duquel l’accusé n’a pas été entendu.
Suite à cette décision, un éditorialiste pakistanais souligne le caractère exceptionnel de ce verdict dans un éditorial : «Un juge ordonnant la mort d'un ancien chef de l'armée et dictateur pour trahison est une étape importante dans l'histoire du Pakistan.»
Quelle suite pour Pervez Musharraf ? Il fera certainement appel de cette décision. Ce dernier, exilé et «malade», «voulait rentrer au Pakistan pour témoigner», mais attendait pour cela que «sa sécurité soit garantie», a expliqué son avocat. Son ancien avocat suggère même qu'un référendum doit être organisé.
Au pouvoir de 1999 à 2008
Aujourd’hui âgé de 76 ans, le général Musharraf était parvenu au pouvoir par un coup d'État sans effusion de sang en octobre 1999, puis s’était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé. Il était resté à la tête du Pakistan jusqu’en 2008.
Sous son règne, le Pakistan avait vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l’armée jouer la carte de l’apaisement face à l’Inde rivale. Mais ses opposants n’ont eu de cesse de dénoncer sa mainmise «dictatoriale» sur le pouvoir.
En août 2008, au sommet de son impopularité et face à la pression croissante de l’opposition et de la justice, ce nationaliste avait démissionné, pour ensuite amorcer un luxueux exil volontaire entre Londres et Dubaï.
Avec RFI
Publié par
Daouda Mine
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