Présidentielle En Turquie : Erdogan réélu pour cinq ans

lundi 29 mai 2023 • 1553 lectures • 0 commentaires

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Présidentielle En Turquie : Erdogan réélu pour cinq ans

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Pour la première fois dans l’histoire politique du pays, les Turcs se sont rendus aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle. Trois heures après la fermeture des bureaux de vote, les résultats provisoires ont été annoncés : Recep Tayyip Erdogan l’emporterait avec 52 % des suffrages.

La Turquie connaît le nom de son nouveau président. Un peu plus d’une heure après la fermeture des bureaux vote, à 17 heures (16 heures à Paris), l’agence de presse du gouvernement Anadolu donnait une avance confortable à Recep Tayyip Erdogan avec 56,36 % des suffrages. Des résultats fondés sur le dépouillement de la moitié environ des bulletins, aussitôt contestés par l’Anka, l’agence de presse proche de l’opposition, qui affichait quant à elle Kemal Kiliçdaroglu, son adversaire de centre gauche, à 51 % avec 75 % des votes dépouillés. Mais une heure plus tard, Anka donnait cette fois Tayyip Erdogan légèrement en tête avec 50,6 % des voix alors que 88 % des bulletins étaient dépouillés.

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Finalement, à 20 heures, les résultats approuvés par la Commission électorale (YSK) étaient annoncés : alors que plus de 95 % des bulletins étaient dépouillés, le président Erdogan recueillait quelque 52 % des suffrages contre 48 % qui allaient à son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu.

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Un peu plus de 64 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, les deux candidats en lice, anticipant un résultat serré, avaient exhorté leurs concitoyens à aller voter, rapporte le site d’Evrensel, le quotidien de la gauche turque.


“Si tu n’as pas encore voté, frère, va aux urnes ! Ne sois pas paresseux, joue le jeu !” implorait le candidat social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, appelant les électeurs “à voter pour se débarrasser d’un régime autoritaire”. De son côté, Tayyip Erdogan a également appelé les électeurs à “venir voter sans faiblir”, prenant soin d’envoyer un SMS à tous les membres de l’AKP, son parti, leur demandant instamment de se déplacer jusqu’aux bureaux de vote. Texte du message en question, selon le journaliste Altan Sancar, relayé par le site d’information stambouliote Kisa Dalga : “Cher adhérent, il est d’une grande importance pour chacun de nous d’aller aux urnes. Si vous jouez le jeu, nous gagnerons, la Turquie gagnera !”


Des enjeux cruciaux pour la Turquie et pour l’Europe
“Nous votons non seulement pour l’élection présidentielle, mais aussi pour l’avenir de la Turquie”, soulignait de son côté Mithat Sancar, coprésident du parti de gauche prokurde HDP, qui apportait son soutien à Kemal Kiliçdaroglu, favori déçu du premier tour, avec 44,89 % des suffrages.


De fait, l’élection va non seulement décider de qui dirigera la Turquie, “un pays membre de l’Otan”, rappelle The Guardian, mais aussi de comment elle doit être gouvernée et gérée – alors qu’en dix ans la monnaie turque a plongé à un dixième de sa valeur par rapport au dollar –, ainsi que de sa politique étrangère “à l’heure où le pays cultive ses liens avec la Russie et les États du Golfe”.


Malgré ces enjeux cruciaux, les électeurs n’ont pas hésité à rejoindre les plages dès leur sortie des bureaux de vote. À Muğla, par exemple, dans le centre ouest du pays, où il faisait beau et chaud, rapporte le quotidien Hurriyet.


À Istanbul, en revanche, le temps était maussade et l’ambiance n’était pas aussi électrique que celle qu’a connue la Turquie lors du premier tour, rapporte le correspondant sur place du Guardian, alors que l’opposition avait d’abord revendiqué la victoire avant d’accepter les résultats. Pourtant les deux camps appelaient leurs partisans à rester auprès des urnes durant le dépouillement et plusieurs incidents ont été signalés, notamment à Ankara.


“Les résultats des élections sont clairs : l’homme a encore gagné !” concède le quotidien Sözcü, proche de l’opposition. Recep Tayyip Erdogan, qui a remporté toutes les élections parlementaires et présidentielles depuis 2002, sera président pendant encore cinq ans.


Courrier international

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Publié par

Youssouf SANE

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