"Décapitation" de Macron: des journalistes "mis en cause"
vendredi 28 décembre 2018 • 498 lectures • 1 commentaires
International 5 ans Taille
Des journalistes entendus comme témoins par la police, cela arrive. Des journalistes entendus comme "mis en cause" pour "provocation non suivie d'effet au crime ou délit", c'est plus rare et plus grave pour la liberté de la presse. C'est pourtant ce qui est arrivé, jeudi, à trois journalistes de Charente libre, à Angoulême.
Deux des trois journalistes auditionnés jeudi (le dernier est rédacteur en chef adjoint) ont couvert, vendredi 21 décembre, le simulacre de décapitation d'un pantin à effigie d'Emmanuel Macron, sur l'île de Bourgines, dans le chef-lieu de la Charente. Une scène qui a choqué, de la préfète du département au Premier ministre... jusqu'à certains gilets jaunes.
Ismaël Karroum, le rédacteur en chef adjoint de Charente libre entendu jeudi par la police, a découvert sur place qu'il était entendu comme mis en cause : "On pensait qu'on était convoqués comme témoins, mais mis en cause ça voulait donc dire qu'il y avait des poursuites possibles", explique-t-il à L'Express.
"On a senti que les policiers étaient gênés"
"On a accepté de répondre aux questions. On a tout de suite senti que les policiers étaient gênés. On a senti que ça ne venait pas du parquet local. C'était très surprenant", poursuit le journaliste.
"Quand on se rend sur place vendredi, on se doute qu'on va assister à quelque chose de potache (un faux procès du président de la République, NDLR), mais on ne sait rien pour le simulacre de décapitation", explique Ismaël Karroum.
"L'audition a surtout tourné autour de la vidéo" faite par le photojournaliste (qui fait partie des convoqués), précise le rédacteur en chef. C'est ce qui semble avoir provoqué les convocations. "Au début du mouvement des gilets jaunes, on a eu pas mal de problèmes avec des journalistes bousculés ou insultés...On a alors décidé de filmer, parfois en Facebook live, pour se protéger." Et vendredi dernier, c'était pareil.
"Un bug de la chancellerie" ?
"Si on nous poursuit pour ça, alors il faut poursuivre la préfecture qui a autorisé la manifestation, alors il faut poursuivre la mairie d'Angoulême qui a laissé le lieu aux gilets jaunes", s'insurge Ismaël Karroum, qui ne voit néanmoins pas comment il pourrait avoir des poursuites.
"Je ne crois pas qu'il y a une intention d'intimidation", estime le rédacteur en chef adjoint de Charente libre. Il modère : "Je crois plutôt à un bug de la chancellerie." Contactée par L'Express, cette dernière n'a pas répondu à nos sollicitations.
De son côté, le Syndicat national des journalistes a réagi sur Twitter. L'organisation voit dans ces auditions une entrave à la liberté d'informer.
Lexpress.fr
Publié par
Daouda Mine
editor
iRevue du 4 mai
Il est 21:19 • 25°C
Nous avons sélectionné les meilleurs articles de la journée.
Une revue sera automatiquement générée avec les meilleurs articles du moment sur les différents supports iGFM, Record et L'Obs.
Côte d'Ivoire: Découverte du plus grand gisement d'or du pays
1072 lectures • 0 commentaires
International 11 heures
Soudan : deux chauffeurs de la Croix Rouge internationale tués, trois employés blessés (CICR)
839 lectures • 0 commentaires
International 1 jour
Intempéries dans le sud du Brésil : le bilan monte à 29 morts et 60 disparus
1412 lectures • 0 commentaires
International 1 jour
Mandat d’arrêt contre François Bozizé: la déclaration ferme du président bissau-guinéen
960 lectures • 0 commentaires
International 2 jours
Boxe : le Congolais Ardi Dasylva Ndembo perd la vie après un combat aux États-Unis
2780 lectures • 0 commentaires
International 1 semaine
Burkina: BBC et Voice of America suspendues deux semaines
1033 lectures • 0 commentaires
International 1 semaine
Soirée You
La lecture continue...
Mandat d’arrêt contre François Bozizé: la déclaration ferme du président bissau-guinéen
960 lectures • 0 commentaires
International 2 jours
Boxe : le Congolais Ardi Dasylva Ndembo perd la vie après un combat aux États-Unis
2780 lectures • 0 commentaires
International 1 semaine
Burkina: BBC et Voice of America suspendues deux semaines
1033 lectures • 0 commentaires
International 1 semaine
1 Commentaires