Imam Alioune Ndao prêche la non-violence

mardi 8 mai 2018 • 412 lectures • 1 commentaires

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Imam Alioune Ndao prêche la non-violence

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iGFM - (Dakar) Le procès en terrorisme contre Imam Alioune Ndao et Cie s’est poursuivi hier, devant la Chambre criminelle de Dakar. L’Imam s’est encore lavé à grande eau. Il a même prêché la non-violence. Avant de formaliser ses relations avec les confréries du Sénégal.

Le personnage central du dossier en terrorisme devant la Chambre criminelle à formation spéciale de Dakar est revenu à la barre pour ce 16e jour de procès. Après les questions de la Chambre criminelle et des avocats, Imam Ndao a répondu à celles de ses conseils. Une occasion pour étaler toute son intelligence et sa vision du Djihad. Et le Djihad violent, il le laisse aux états, prêchant ainsi la non-violence. Poursuivi pour des faits de terrorisme, Imam Alioune Ndao a prôné la non-violence devant la barre. «J’ai toujours fustigé les actes de terrorisme. Je me sers des Cd sur les terroristes pour décourager les jeunes musulmans à commettre de tels actes (…). Je prône le dialogue intellectuel pour lutter contre le terrorisme. Ma position est toujours d’appeler les dirigeants du monde à respecter toutes les doctrines», éclaire-t-il. Il renchérit qu’il n’aime même pas utiliser le terme guerre. Avant de reprendre les termes d’une réponse qu’il avait tenus devant les enquêteurs sur les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis. «Je les condamne vivement, parce qu’il y a des innocents qui sont morts dans ces attentats», confirme-t-il devant le juge Samba Kane et ses assesseurs. Cependant, il n’est pas tout à fait d’accord sur la méthode par laquelle le terrorisme est combattu. «Je ne suis pas de ceux qui pensent que la lutte contre le terrorisme doit se faire par la force. Je ne crois pas à cette méthode. Le Sénégal pouvait lutter contre le terrorisme de façon beaucoup plus sage, parce qu’il en a les capacités. On devrait discuter avec les mouvements islamiques afin de les ramener à la religion. Ce sont des mouvements qui se propagent un peu partout dans le monde. Et le Sénégal, avec la position qu’il occupe dans le monde, pouvait jouer ce rôle de médiateur», conseille-t-il.

Imam Ndao a encore été interpellé sur l’argent que lui avait confié son coaccusé, quatre jours avant son arrestation. «Ibrahima Diallo est venu me voir au daara. Je ne l’avais pas reconnu. Il m’a signifié qu’il a une fois été de passage au daara et m’a demandé si tout allait bien. Je lui ai rétorqué que comme dans tous les daaras, les problèmes ne manquaient jamais. Il a voulu savoir nos difficultés. Je lui ai dit que j’étais à la quête d’une machine à eau pour irriguer nos récoltes. Je lui ai révélé que ladite machine coûtait 800 mille francs Cfa. Il a promis de me prêter ledit montant. Sur ce, il m’a remis 3 billets de 500 euros. Je lui avais fait une reconnaissance de dette que nous avions tous les deux signée. Au cours de nos discussions, il m’a fait savoir qu’il devait se rendre en Gambie et voudrait me confier une somme, car ne voulant pas voyager avec. Il m’avait ainsi confié 25 billets de 500 euros». L’un de ses avocats sort ainsi l’enveloppe contenant la somme qui lui a été confiée ce jour-là, pour lui demander s’il la reconnaissait. Il répond par l’affirmative. Imam Ndao précise qu’au moment de la perquisition, les enquêteurs n’avaient pas vu l’enveloppe. L’accusé précise ainsi que les gendarmes ont trouvé chez lui 27 300 FCfa. Que c’est bien après qu’il a instruit un de ses proches d’aller chercher l’enveloppe contenant les coupures en euro. Ce qui fait qu’elle a été remise à ses conseils.

La descente musclée des gendarmes lors de son arrestation a été évoquée devant la Chambre criminelle. Il raconte quand les éléments enquêteurs sont venus l’arrêter et dit s’être senti assez étonné de tout ce qui a été fait, alors qu’une simple convocation aurait suffi, selon lui. «J’étais très étonné de voir tous ces éléments mobilisés pour procéder à mon arrestation, alors que si on m’avait convoqué par téléphone, j’irai répondre. J’ai également dit à ceux qui m’interrogeaient de revoir les informations que les Renseignements généraux leur avaient fournies sur moi. Car, tout ce qu’on leur avait dit était en déphasage avec mes actes. Je suis vraiment étonné. J’espère que cette façon d’arrêter les gens, de leur passer des menottes, sera bannie. Les services de renseignement doivent être revus. Au moment de mon interpellation, quatre filles, dont la mienne, ont été brutalisées. Revenant sur les mentions des enquêteurs indiquant que le daara de Imam Ndao est un centre d’endoctrinement des jeunes en partance pour les zones de conflit (Lybie, Nigeria et Syrie), il répond que ces affirmations sont inexactes. «Des milliers de jeunes ont étudié à mon daara et aucun d’entre eux n’a eu l’idée de rejoindre les fronts. Ils sont aujourd’hui devenus des chauffeurs, des Oustaz, des agriculteurs, entre autres», a-t-il expliqué.

Imam Ndao a fini par exposer sur ses excellentes relations avec toutes les confréries du Sénégal, rappelant même que son père était Tidiane. «Je suis pour la cohabitation pacifique des religions, dans le respect mutuel, jure-t-il. J'ai préféré être un sunnite, mais dans mes prêches, j'ai toujours demandé aux fidèles, tidianes, mourides, layènes..., de se conformer aux recommandations de leurs guides respectifs. De mon point de vue, c'est ce qui favorise notre unité à tous.» Seulement, il a des choses à reprocher à ces confréries. «Le Prophète Mohamed (Psl) recommande de se recueillir sur une sépulture. Seulement, l'on doit prier pour le défunt et non le solliciter dans des prières», conclut-t-il.

MAKHALY NDIACK NDOYE

 

 
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Daouda Mine

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