Zimbabwe : Mnangagwa veut "désamorcer la situation"
jeudi 2 août 2018 • 322 lectures • 1 commentaires
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Au lendemain d'une répression meurtrière de l'armée contre des manifestants qui dénonçaient des fraudes aux élections générales, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a appelé, jeudi 2 août, à "résoudre pacifiquement" les différends avec l'opposition.
L'atmosphère restait néanmoins tendue dans la capitale, l'armée ayant ordonné en fin de matinée la fermeture des commerces du centre-ville de Harare.
"Il est plus important que jamais que nous soyons unis et que nous nous engagions à résoudre nos différends pacifiquement (...) et dans le cadre de la loi", a déclaré Emmerson Mnangagwa sur son compte Twitter.
"Nous avons été en contact avec Nelson Chamisa [le leader de l'opposition, NDLR] pour discuter de la façon de désamorcer la situation et nous devons maintenir ce dialogue afin de protéger la paix qui nous tient à cœur", a-t-il ajouté.
Le président Mnangagwa a par ailleurs réclamé une "enquête indépendante" sur "les événements tragiques" de la veille, afin que "les responsables soient jugés".
Lundi, les Zimbabwéens s'étaient rendus en masse et dans le calme aux urnes pour les premières élections présidentielle, législatives et municipales organisées depuis la chute de Robert Mugabe en novembre, après 37 ans au pouvoir.">
"Quête de légitimité"
Mercredi, après l'annonce de la victoire écrasante aux législatives de la Zanu-PF, le parti au pouvoir depuis 1980, des partisans de l'opposition sont descendus dans la rue à Harare pour crier à la fraude. L'armée a ouvert le feu sur les manifestants et trois personnes ont été tuées, selon la police.
"Emmerson Mnangagwa avait mis en place une stratégie pour marquer sa différence avec son prédécesseur Mugabe, dans une quête de légitimité (…). Il avait promis des élections libres et transparentes (…) mais il y a eu des dysfonctionnements avec la présence de cadres de la Zanu-PF dans un certain nombre de bureaux de vote, sans qu'on sache si ça a influencé les résultats", estime Karim Yahiaoui, chroniqueur international à France 24.
"Du côté des habitants, on se pose beaucoup de questions : est-on dans un État militaire ? Ces images de fourgons blindés sont certes très fortes, mais les violences sous Mugabe étaient plus insidieuses, avec une police politique qui agissait dans l’ombre et les hommes de main de Mugabe qui enlevaient à tour de bras", souligne-t-il.
Jeudi matin, des policiers et soldats étaient stationnés dans plusieurs points névralgiques de la capitale, dans l'attente de l'annonce des résultats de la présidentielle qui se joue entre Emmerson Mnangagwa et Nelson Chamisa.
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Publié par
Daouda Mine
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