Comment l'agent de la croix-rouge, présumé violeur d'une malade de Covid-19 a été identifié

dimanche 9 août 2020 • 814 lectures • 1 commentaires

Société 3 ans Taille

Comment l'agent de la croix-rouge, présumé violeur d'une malade de Covid-19 a été identifié

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IGFM - Le dispositif de gestion sanitaire de la pandémie du nouveau Coronavirus à Dakar est éclaboussé par une renversante affaire de mœurs, qui continue d’indigner jusque dans les plus hautes sphères du ministère de tutelle. Au cœur du scandale, un agent hygiénique de la Croix-Rouge, accusé d’avoir violé une patiente atteinte du Covid-19, hospitalisée dans un hôtel du centre-ville de Dakar.

Une effarante affaire de mœurs pollue l’atmosphère au sein du dispositif sanitaire de gestion de la pandémie du Covid-19 dans la capitale sénégalaise. Le scandale, qui a failli être passé sous silence, est d’autant plus rageant qu’il incrimine un agent hygiénique de la Croix-Rouge sénégalaise, mis à la disposition du ministère de la Santé et de l’Action sociale pour accompagner le personnel soignant dans le traitement des infectés du nouveau Coronavirus. Le nommé B.N. est formellement accusé de viol par une patiente testée positive au Covid-19. Les  faits qui remontent au mercredi 29 juillet dernier ont eu lieu dans un Centre de traitement d’épidémie (Cte). Et mieux, dans l’intimité de la chambre d’hospitalisation de la patiente, qui affirme avoir été violée dans des circonstances dégradantes. Mis aux arrêts, l’agent présumé coupable a finalement été inculpé et placé sous mandat de dépôt le mercredi 5 août dernier.

Le film du viol présumé

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C’est pourtant dans la plus grande discrétion que cette scandaleuse affaire de mœurs a été gérée depuis le tribunal de grande instance de Dakar, par le parquet du procureur de la République. La raison est des plus évidentes : il s’agit indubitablement d’un scandale, d’un pavé dans la mare du dispositif de gestion de la pandémie du nouveau Coronavirus, dont l’inquiétante progression a motivé un nouveau resserrement des mesures barrières par les autorités étatiques. Selon des sources concordantes nichées au sein du temple de Thémis de Dakar, il est avéré que la victime (dont L’Observateur a choisi de taire le nom, Ndlr) avait été soumise à des tests de Covid-19, dont les résultats étaient revenus positifs. Etant un cas asymptomatique, la patiente est prise en charge par les services du Samu national qui diligentent son transfèrement vers un centre de traitement des épidémies (Cte). La fille de 20 ans sera ainsi convoyée dans un hôtel du centre-ville de Dakar, réquisitionné pour les besoins d’hospitalisation de patients testés positifs au Covid-19. Psychologiquement très affectée par son statut de malade du Coronavirus, la patiente va montrer des signes poussés d’angoisse. Et de stress. Une appréhension frappante qui ne va pas échapper à la vigilance de l’agent hygiénique de la Croix-Rouge, B. N., qui décide de lui exprimer tout son soutien. Et à sa façon. Dans sa tête, B. N., qui est mis à la disposition du ministère de la Santé comme hygiéniste, va peaufiner un plan des plus machiavéliques pour passer du bon temps avec la patiente désarçonnée.

Le mis en cause perdu par les caméras de surveillance

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Le 29 juillet dernier, B.N. décide de dérouler son plan. Subtilement, il fausse compagnie à ses collègues et arpente le couloir qui mène aux chambres des patients internés. Connaissant parfaitement les méandres du réceptif hôtelier, B. N., âgé de 25 ans, se présente astucieusement devant la porte de sa victime. Il y toque et accède dans la chambre de celle-ci, ignorant sans doute que ses moindres mouvements sont immortalisés par les caméras de surveillance placées dans les couloirs de l’établissement. Son approche réussie, il va parfaire son plan en jouant sur la vulnérabilité de la dame. «Dans la chambre de la patiente, je ne faisais que la consoler, suite à son état de stress et d’angoisse», c’est l’argument qu’il fournira plus tard aux enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar, qui vont hériter du dossier d’accusation de viol. Une allégation qui sera battue en brèche par sa victime présumée qui, le soir même et tout en pleurs, s’était présentée au «Quartier Général» et s’est plainte d’avoir été abusée sexuellement auprès du patron du Centre de traitement de l’épidémie (Cte) de l’hôtel. Les responsables du Cte, déterminés à tirer au clair l’affaire, prennent les mesures conservatoires qui s’imposent. Des responsables du ministère de la Santé sont alertés de «l’agression sexuelle d’une patiente atteinte du Covid-19, internée au centre de traitement de l’épidémie sis dans un hôtel sis au centre-ville». L’information atterrit sur la table du procureur de la République et le maître des poursuites met en branle les limiers de la Sûreté urbaine de Dakar pour élucider le scandale. Les investigations menées par le commissaire B. Sankharé et ses hommes ont conduit à l’identification du présumé auteur des faits : B. N., l’agent de la Croix-Rouge.

«L’agent m’a violée avec un gant de protection Covid, qu’il a transformé en préservatif»


Selon des informations de L’Observateur recueillies au Tribunal de Dakar, la victime va faire des révélations surprenantes face aux policiers en charge de l’enquête préliminaire. Elle révèle que son «bourreau», profitant de son état de vulnérabilité et sous prétexte de la consoler, «lui a fait des attouchements sexuels sur ses parties intimes». Et ce n’est pas tout. La patiente précise que l’agent de la Croix-Rouge la «forcera (ensuite) à entretenir une relation sexuelle». Et pour entretenir un rapport sexuel sécurisé, surtout avec une fille infectée du nouveau Coronavirus, l’accusatrice révèle que  «l’agent (l’)a violée avec un gant de protection Covid, qu’il a transformé en préservatif».

 «J’étais venu lui offrir de l’eau»


Au cours de l’enquête, l’agent de la Croix-Rouge incriminé sera formellement identifié lors des visionnages des caméras de surveillance installées dans les couloirs de l’hôtel qui donnent aux chambres des patients. On y voit l’agent mis en cause, en train de rôder de façon suspecte dans le couloir donnant à la chambre de sa victime présumée. Mais, en dépit de l’authenticité de cette vidéo l’accablant fortement, B.N. va réfuter les faits de viol. Toutefois, il a avoué qu’après avoir rodé dans ce couloir, il s’est effectivement introduit dans la chambre de la patiente. Seulement, s’est-il empressé de préciser, il se serait invité de son propre gré dans la chambre de la demoiselle, juste pour «lui offrir de l’eau». Il lui sera opposé, par les enquêteurs, le fait constant d’être resté trop longtemps, en compagnie de la patiente, dans l’intimité de cette chambre. Pour toute réponse, B. N. dira que c’est parce qu’il consolait la patiente désarçonnée.

Abdoulaye DIEDHIOU

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Daouda Mine

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