LANSAR : Il monte sur un pylône de 70 mètres de haut et se jette dans le vide 

samedi 3 juillet 2021 • 1107 lectures • 1 commentaires

Société 2 ans Taille

LANSAR : Il monte sur un pylône de 70 mètres de haut et se jette dans le vide 

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IGFM - Un individu jusque-là non identifié a réussi à se hisser au sommet d'un pylône électrique d'une hauteur de 70 mètres avant de se jeter dans le vide en présence de la police et des sapeurs-pompiers qui ont tenté vainement de l’en dissuader. Il est mort sur le coup, plusieurs fractures ont été relevées sur le corps de l'individu. L'Obs qui s'est rendu sur les lieux, vous restitue le film de ce suicide qui a ému les habitants de Lansar (Thiaroye).

Lansar, dans la commune de Tivaouane-Dicksao. Hier, sur le terrain vague où se dressent vers le ciel deux pylônes électriques, l'émotion est encore vive. Ici, dans l’après-midi d'hier vendredi, les jeunes qui ont l'habitude de courir derrière le ballon n'avaient plus le cœur à l'ouvrage après le drame survenu dans la nuit du jeudi 01er au vendredi 02 juillet. Partout, de petits groupes se forment et discutent à voix basse, l'index pointé vers les deux pylônes. «Ce n'est pas la première fois que cela arrive et si l'on n'y prend garde, cela va encore se répéter», souffle l'un des jeunes assis à même le sable. Selon les témoignages recueillis sur place, tout est allé très vite. En effet, il était vingt-trois heures, à la devanture des maisons situées en face du terrain vague, les habitants, fuyant la canicule dans les chambres, s'étaient installés, discutant autour d'une théière. Personne ne se doute alors du drame horrible qui va se dérouler sous les yeux des habitants dans quelques instants. En effet, peu après vingt-trois heures, un individu qui a laissé traîner son regard vers le ciel, aperçoit un homme en train de monter sur le pylône électrique haut de 70 mètres. «Attention, un homme sur le pylône !», lance immédiatement l'individu. Une alerte qui fait braquer tous les regards vers le pylône. En un laps de temps, un monde fou envahi le terrain vague et tous ont les yeux levés vers le ciel pour regarder l'individu habillé d'un tee-shirt blanc poursuivre son ascension. «Il avait déjà fait la moitié du chemin menant vers le sommet du pylône», témoigne Gorgui Touré, président du Conseil de quartier de Lansar qui, le téléphone collé à l'oreille, alerte immédiatement la police de Diamagueune-Sicap-Mbao. Puis, il compose rapidement le numéro de la Senelec afin que l’électricité soit isolée sur le pylône que l'individu était en train de gravir en s'aidant des barres de fer transversale situées de part et d'autres.
La police et les sapeurs-pompiers débarquent et, par des faisceaux des lampes torches, tentent de dissuader l'individu
Une vingtaine de minutes après l'alerte lancée par le président du Conseil de quartier de Lansar, la police de Diamagueune-Sicap-Mbao débarque, suivie des éléments des sapeurs-pompiers. Très vite, un cordon de sécurité est installé tout autour du pylône, la foule tenue à l'écart, puis avec le dispositif des sapeurs-pompiers, les lieux sont éclairés et surtout des faisceaux des lampes torches braqués sur le sommet du pylône où l'individu s'était tranquillement assis. En tentant de s'adresser à l'individu pour le dissuader, les policiers comprennent très vite qu'il ne les entend pas, mais qu'il voit bien que tout le dispositif installé vise à le dissuader ou alors à le sauver. «Il percevait certes le bruit mais ne pouvait pas, à cette hauteur-là, comprendre les propos qu'on lui lançait», confie Gorgui Touré. Pendant près de trois heures, l'individu perché au sommet du pylône semble narguer la foule en ignorant superbement ceux qui, par des gestes, tentent de le dissuader de sauter. «C'était un monologue émouvant. Lui perché au sommet, les jambes croisées, alors qu'en bas, les policiers s'égosillaient pour le ramener à la raison», a témoigné hier Gorgui Touré posté aux premiers rangs de l'énorme foule qui s'était rassemblée sur les lieux.

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L'individu mime un geste pour descendre avant de se hisser à nouveau au sommet pour chuter dans le vide

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Lorsque tard dans la nuit, peu avant deux heures, l'individu se lève enfin et fait mine de descendre du pylône, l'espoir renaît dans la foule. Hélas, c'était juste une manière de se préparer à la chute mortelle. Alors qu'il faisait trois heures dans la nuit, l'individu surprend tout le monde et passe à l'acte en se jetant dans le vide. Une chute brusque qui a arraché un énorme cri de surprise à la foule. «Il s'est subitement laissé tomber dans le vide, atterrissant avec fracas sur le sol humide. Il est alors mort sur le coup avec plusieurs fractures, notamment des pieds», souffle d'une voix étreinte par l'émotion, le président du Conseil de quartier de Lansar qui se désole que les sapeurs-pompiers lui ont refusé de se pencher sur le corps pour l'identifier. «Je connais tout le monde dans ce quartier, j'ai la liste de tous les habitants. Quand j'ai demandé à me pencher sur le corps, ils me l'ont refusé...»


Après le constat de la mort de l'individu, son corps a été acheminé à la morgue de l'hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff (Ex CTO) pour les besoins de l'autopsie. Aucune pièce pouvant identifier le défunt n'ayant été retrouvée par devers lui, le président du Conseil de quartier de Lansar a alors profité de la prière de l'aube (Fajr) à la mosquée pour demander à l'Imam de relayer le drame et instruire les habitants autochtones comme locataires à signaler toute disparition constatée dans les familles. Jusque tard hier, personne ne s'est présenté pour aider à identifier le malheureux suicidé.



ALASSANE HANNE

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Daouda Mine

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